Ossau, voie Fouquier (15/10/06)

 

 

Vallée d'Ossau (64), voie Fouquier, D, 600m, IV+ max

 

Ayant déja rendu visite à l'Ossau par la Fouquier avec Rémi le 29 Sept et s'étant fourvoyés dans le départ, ratant ainsi les belles dalles orangées, je m'étais promis d'yrevenir...

Nous voici donc au refuge de Pombie, 15 jours aprés, le 14 Oct au soir avec une équipe de choc prête à en découdre avec l'Ossau: Sabine et moi, Nath et Greg dit "la Gregounasse". Départ tranquille du refuge le matin avec le lever du soleil, une belle journée s'annonce. La marche d'approche quoique relativement courte est éprouvante sur la fin quand on quitte le paisible sentier du col de Suzon pour attaquer la pente raide menant au départ de la voie. On s'équipe à l'aplomb de la zone grise caractéristique d'un éboulement récent avant de rejoindre le diedre de départ par des vires et quelques pas d'escalade faciles. Des chutes de pierre canalisées par le couloir grisatre qui longe la Fouquier sur la droite nous incitent à presser le pas lors de cette traversée. Rien de plus désagréable que de se sentir à la merci d'un caillou qui aurait choisi votre casque comme piste d'atterissage. Heureusement, ce passage exposé est trés court. Nous voici tous les 4 au pied du diedre sur un relais exigu. Greg attaque en premier et n'est pas trop inspiré par ce diedre lisse qui n'a pas l'air d'offrir de possibilités d'assurage. Finalement, le bord gauche du diedre, invisible depuis le bas, est en rocher fissuré et offre une escalade assez aisée et de bons emplacements pour placer des protections. Passé le diedre, les belles dalles orangées monolythiques s'offrent à nous. Elles se remontent grâce à un système de rampes inclinées pourvues de quelques grattons. Les chaussons sont appréciables mais les protections sont peu nombreuses, heureusement que quelques pitons bien placés ont été plantés par quelques prédecesseurs. Sur le haut des dalles, ne voyant plus de pitons salvateurs, Greg entreprend un chantier BTP en plaçant avec moult peine un clou, participant lui aussi à l'équipement de la voie ;-) Il s'appercevra un mètre plus haut qu'un beau piton n'attendait que le clinquement de son plus beau mousqueton! L'ascension se poursuit, les dalles orangées sont maintenant derrière nous, une partie assez raide mais trés prisue fait suite.

On enchaîne les longueurs et déja le soleil nous quitte et plonge cette face SE dans l'ombre glacée d'une journée automnale. Un petit vent se lève, rendant l'air un peu plus vif. Nous voici maintenant au pied du mur orangée bien visible depuis le bas, la neige fait son apparition dans les dépressions du rocher, rendant l'ambiance résolument hivernale. Greg qui n'a pas de gants, (c'est ça les Kosovards) commence à se les geler sévere et le passage du mur orangé par son centre par une escalade assez soutenue lui provoque quelques sueurs froides. Je prendrai dorénavent la tête des 2 cordées, Greg grimpera en second sur ma corde avec Sabine. Il est bientôt 16 heures, la perspective d'un picnic au soleil au sommet est déja bien oubliée. Le vent redouble et le froid forcit, le moral n'est pas au top; plus vite on sortira de ce merdier, mieux ça sera. On poursuit la grimpe à un rythme maintenant plus lent à deux cordées en une, il reste encore un bout avant le sommet. La neige dans les cheminées ne facilite pas la progression et ce n'est que vers 18 heures qu'on rejoint enfin le rein de Pombie sous un vent qui souffle désormais en tempête. Cette journée d'Automne est bien avancée et déja les ombres s'étirent à l'horizon, mais qu'importe, le moral est au beau fixe, les difficultés sont maintenant derrière nous et la descente jusqu'au refuge ne sera qu'une formalité.

L'état de la montagne nous fait vite déchanter: tout est platré en versant Est, la neige et surtout le verglas recouvrent le rocher. La vue de la première cheminée à la nuit tombante sonne le glas: impossible de descendre sans crampons. C'est donc parti pour une improbable série de rappels sur d'hypothétiques becquets. 3 rappels pour la première cheminée, Greg prend la tête des opérations; aussitôt descendu il est déja à la recherche d'un becquet pour le prochain rappel. Il fait maintenant nuit noire, la descente en rappel à 4 est interminable. Seules 2 frontales nous autorisent une vision à quelques mètres et nous permettent tant bien que mal de trouver l'itineraire de la voie normale, dans cette obscurité et cette neige qui font perdre tout repère . Suit une longue série de rappels angoissants où l'on remet notre existence au bon vouloir d'une sangle ceinturée autour d'un rocher. Un bivouac improvisé dans de telles conditions de froid et de vent serait bien malvenu, alors on continu, lentement, en essayant de rester vigilent et en étant les plus prudents possible pour éviter l'accident, on y croit tant bien que mal. Sept heures auront été nécessaire du sommet pour atteindre le refuge, exténués.

On s'en souviendra.

 

Greg fait le con. Il ne sait pas encore qu'une trés longue journée l'attend

paysages

approche de la voie sous fond de Vignemale

 

départ de la voie au soleil. On distingue l'éboulement gris sur la droite

Nath dans le diedre de départ

 

Pierro et Nath dans les dalles

toujours la dalle

 

Sabine dans les "dalles orangées monolythiques"

 

Sabine

Nath

 

belle ambiance dans ces dalles

Nath et Sabine profitent du soleil, et elles ont raison, y en a plus pour longtemps

 

ça y est, on est dans l'ombre

passage en haut des dalles, avec le petit surplomb caractéristique à droite

 

Nath se les pèle...
...Greg aussi dailleurs...

...et Pierro n'en pense pas moins.C'est pas bientôt fini bordel!

 

arrivée au sommet, la journée est déja trés avancée, les ombres s'étirent

 

Bonne surprise!! on va pouvoir descendre en Bobsleigh
la il commence à faire carrément nuit Sabine dans un des nombreux rappels

 

Suppléments photos de l'ascension du 29 Sept avec Rémi

 

Rémi après le passage à côté du toit caractéristique

 

cheminée qui suit

dalles à la sortie de la cheminée

 

idem

suivies d'un vague éperon

 

dernière longueur dans cette belle cheminée

passage de sortie

 

idem